mardi 19 janvier 2010

Les Socialistes pour la Vie interviewés par E-Deo

e-deo : On ne vous avait encore jamais vu. D'où venez-vous ?


Pierre Fromager : Bonjour ! En effet, c’est notre première apparition publique. Nous sommes un groupe de socialistes non-encartés, nous n’adhérons à aucun parti bien que nous soyons fermement attachés aux principes de la Gauche.


Nous avons décidé de participer à la Marche pour que le débat sur la question ne reste pas la seule propriété de la Droite. La Marche pour la Vie est traditionnellement identifiée comme étant une manifestation conservatrice, or nous voulons prouver que c’est aussi un combat essentiel pour les partisans du progrès, de l’égalité, de la fraternité, de la solidarité.

Êtes-vous représentatif d'un courant ou d'un certain nombre de militants des forces de gauche ?

Pour l’instant, il faut l’avouer, nous nous sentons assez seuls, parce que l’ensemble des partis de gauche est totalement muette sur cette question, ce qui représente à nos yeux un véritable scandale. Chaque année des milliers de femmes en détresse se voient contraintes de tuer leur enfant, au nom de la libération de la femme et de la libéralisation des mœurs. Or la Gauche refuse d’aborder ces questions, elle craint que toute critique soit un recul des avancées sociales. Mais où sont les valeurs sociales dans l’avortement ou dans l’euthanasie ? Quel progrès représente la mise à mort d’un plus faible que soi ? Quelle manifestation de solidarité exprime-t-on quand on refuse à une femme le droit d’être mère, au nom du confort, au nom des lois iniques du marché de l’emploi ? Il faut que la solidarité s’applique à tous, partout !


Nous, Socialistes pour la Vie, appelons à un véritable débat sur ces questions. La véritable solidarité consiste à défendre les faibles contre les puissants, voilà pourquoi nous demandons aux socialistes de toutes sensibilités de prendre position. La nôtre, c’est celle de convoquer un débat sur les réformes à mettre en place de toute urgence, pour que les femmes enceintes en difficulté soient réellement aidées, pour que le véritable sens de la fraternité et de la solidarité s’appliquent aux plus petits, aux plus démunis, aux plus faibles, c'est-à-dire aux enfants à naître, quelles que soient leur histoire. La majorité des femmes qui ont connu l’avortement vivent d’intenses souffrances physiques et psychologiques, et, encore une fois, l’immense majorité des gens de gauche refuse de regarder cette vérité en face. Le combat social ne doit pas seulement concerner les ouvriers victimes de la délocalisation, ou les sans-papiers victimes de la discrimination ; le combat social doit être au plus près de la protection de la vie de nos femmes et de nos enfants. Voilà le sens de notre présence à la Marche pour la Vie cette année.

Des anecdotes sur votre participation à la marche ?

Dans l’ensemble, nous avons suscité la curiosité des manifestants, mais nous avons reçu un très bon accueil ! Nous craignions que nos slogans ou notre étiquette socialiste (« Nos enfants aussi ont un désir d’avenir" "Pas d'enfant, pas de retraites") ne soient la cible d’invectives, mais il s’avère que les questions essentielles, comme la vie et la mort, ont la vertu de fédérer toutes les bonnes volontés ! Spontanément, nous avons reçu des encouragements, et quelques personnes se sont jointes à notre équipe ! Cela nous donne de l'espoir !

Quelles sont vos luttes à court-terme ?

Dans l’immédiat, nous demandons aux partis socialistes et à leurs membres de se positionner sur la question de l’IVG : se débarrasser de l’enfant à naître plutôt que d'œuvrer pour la dignité de toute vie est-il réellement un acte de progrès et de fraternité ? Ignorer la véritable souffrance des mères enceintes ou des femmes ayant avorté est-il réellement une manifestation de solidarité ?

À plus long terme, nous allons travailler à notre visibilité dans l’espace public, en espérant prouver que certains combats fondamentaux ne sont ni de droite ni de gauche, mais tout simplement humanistes.
Pierre Fromager, merci beaucoup !

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